2024 – Visites médiatisées

Visites médiatisées : comment répondre avant tout aux besoins de l’enfant ?

Au cours des formations qu’elle organise, comme au cours des Assises de la Protection de l’enfance qu’elle accompagne, l’École de la protection de l’Enfance recueille souvent des témoignages critiques sur les visites médiatisées de la part de jeunes adultes ayant connu une mesure de protection de l’enfance.
Des temps subis, pas toujours compris ni bien préparés, souvent vécus dans l’angoisse en amont, pendant et après.

Avec le sentiment largement partagé, même avec le recul, que ces rencontres étaient plus délétères qu’autre chose. Une perception qui rejoint souvent celle des professionnels qui accompagnent ces jeunes et qui pointent assez fréquemment les effets destructurants que peuvent avoir en amont et en aval ces visites sur les mineurs qui leur sont confiés.

 

Même si ces constats inquiétants ne s’appliquent évidemment pas à l’ensemble des jeunes concernés par des visites médiatisées, la récurrence des témoignages ont conduit l’École à vouloir y consacrer un temps de réflexion et de partage de connaissances et d’expériences pour voir comment dans la pratique mieux accompagner ces visites si singulières.

 

Interroger ce dispositif de rencontres, desormais appelées visites en présence d’un tiers, c’est d’abord en rappeler son cadre légal et sa construction dans l’histoire.

 

Si leur fondement juridique est clair, la multiplicité des termes utilisés pour parler de ces visites témoigne d’une certaine diversité des pratiques, mais traduit aussi souvent une méconnaissance des tenants et aboutissants du dispositif. Plusieurs travaux, ont montré la nécessité de clarifier le sens, les objectifs et les modalités de ces visites.

 

Si de nombreux enfants confiés ont perçues ces visites comme maltraitantes, de nombreuses familles aussi se disent malmenées par le dispositif, témoignant de représentations négatives des professionnels, se sentant dévalorisées et résumées à leurs négligences.

 

Comment mieux comprendre ce qui est en « jeu» dans ces visites, et ce qui doit être analysé en priorité par les acteurs concernés (en amont de la décision d’instaurer ces visites, pendant et après leur déroulement), dans l’intérêt de l’enfant et au regard de ces besoins fondamentaux ?

Comment mieux préparer et accompagner ces visites du côté de l’enfant et du ou des parent(s) ? Comment intégrer la participation et de l’enfant et des parents à l’élaboration de ces rencontres ? Comment en faire un outil de vitalisation de la relation éducative et affective entre l’enfant et son parent tout en veillant à respecter son besoin de sécurité ? Comment en faire un outil à la fois de soutien à la parentalité et de protection de l’enfant. Enfin, comment évaluer ces visites, dans quel sens, pour qui, avec qui ?

 

Pour répondre à ces questions, nous interrogerons d’abord le juge pour enfant et le juge aux affaires familiales pour rappeler le droit et la complexité du cheminement vers ces mesures.

 

Nous enrichirons notre analyse des mécanismes à l’œuvre lors de ces visistes par l’éclairage d’une psychiatre spécialiste de la théorie de l’attachement. Nous irons à la rencontre d’acteurs de terrain créatifs qui savent que protection rime avec prise de risques. Nous voyagerons en Suisse avec des chercheuses innovantes.

 

Et nous partagerons avec les participants nos expériences lors de temps d’échange importants le matin comme l’après-midi.

 

Puis, en fin de journée, nous croiserons l’ensemble de nos regards avec celui de l’auteure du rapport de référence sur les besoins fondamentaux de l’enfant en protection de l’enfance.

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