La parole de l’enfant
face aux épreuves en
protection de l’enfance
La plupart des personnes ayant été accompagnées en protection de l’enfance le clament : qu’il s’agisse de leur vie quotidienne, de leur projet de vie future, des moments clé de leur parcours, elles n’ont pas été suffisamment écoutées, soit que leur parole ait été trop peu prise en compte, soit même trop peu encouragée. Un état de fait ajoutant souvent de la souffrance à la souffrance, avec un ressenti largement partagé de violence de la part des institutions et, parfois même, de lourdes conséquences dans la trajectoire de ces personnes.
L’expression de l’enfant et sa participation ont été reconnues comme un droit fondamental par la Convention Internationale des droits de l’enfant (CIDE) en 1989, conférant à l’enfant un statut inédit dans l’histoire des sociétés de droit. Cette entrée, par le droit international, a concouru à l’ouverture d’une brèche, amorcé un changement de paradigme, dans la représentation sociale de l’enfant, lui offrant une nouvelle place, dans la famille et dans la société contemporaine.
Pour autant la place de « la parole de l’enfant » reste insuffisamment pensée, et sa prise en compte insuffisamment effective dans les pratiques des professionnels en protection de l’enfance. D’abord parce que c’est un défi singulier qui traverse une multitude de champs avec autant d’échos différents : le champ judiciaire (enfant victime ou auteur), le champ juridique (statut de l’enfant dans toutes les affaires qui le concernent), le champ de la santé et du bien-être, de l’éducation (développement de l’enfant, de ses connaissances, de ses compétences sociales, son autonomie…). Et puis, écouter la parole de l’enfant c’est plus facile si l’on pense pouvoir y donner suite… On voit bien ici la complexité et en même temps l’importance de ce sujet.
C’est pourquoi l’École de la Protection de l’enfance l’a choisi pour sa conférence 2023, en se focalisant sur les situations où l’écoute, l’encouragement à la prise de parole sont les plus déterminantes dans l’avenir de l’enfant : les situations d’urgence, les situations d’angoisse, les moments éprouvants d’un parcours en protection de l’enfance.
Comment les éducateurs, les travailleurs sociaux, pourraient-ils mieux encourager la parole de l’enfant dans les moments particulièrement difficiles auxquels il doit faire face au cours de son parcours ? Et pour en faire quoi par la suite et dans la durée ?
En amont ou en aval, dans quelle direction les autorités judiciaires, de police ou de gendarmerie, essaient-elles également de mieux accueillir la parole de l’enfant dans les situations les plus anxiogènes qu’il traverse ?
Bien avant le recueil, voire ses procédures, la posture des professionnels va jouer un rôle essentiel, afin d’accueillir ce que l’enfant, l’adolescent ou le jeune veut ou cherche à exprimer. Quelles sont les représentations de l’adulte, face à l’enfant protégé ? Face à l’enfant tout simplement ? Quels mécanismes de représentation de la situation de l’enfant viennent impacter la capacité d’écoute et de respect de ce que l’enfant dit ?
Au cours de cette journée nos intervenants rappelleront d’abord le droit et quelques données scientifiques. Pour déconstruire certaines de nos représentations, ils rappelleront la fonction développementale de la parole chez l’enfant et ses effets constructifs. Nous éclairerons les effets de sa négligence comme les effets surdéterminants auxquels les professionnels de la protection de l’enfance sont confrontés dans la prise en compte ou pas de la parole de l’enfant.
Dans une démarche pragmatique, des exemples concrets viendront illustrer comment certains professionnels de la protection de l’enfance ont fait évoluer leurs pratiques pour mettre en œuvre une prise en compte prometteuse de l’expression de l’enfant.
Des temps d’échanges, d’une heure le matin et d’une heure l’après-midi, seront assurés avec le public qui pourra soumettre des cas pratiques.
Téléchargez le programme :
Bulletin d’inscription à renvoyer complété à : inscription@ecoleprotectionenfance.com